Quatrième de couverture : Arguments d'un désespoir contemporain Dernier homme, déclin de l'Occident, meilleur des mondes, règne de la quantité, de la Technique, crise de la culture, homme unidimensionnel, société de consommation ou du spectacle, désenchantement du monde, ère du vide, de l'éphémère ou du moindre mal, empire du Bien, de l'éphémère ou du moindre mal, condition postmoderne, homo festivus, etc. Comment, après tant de formulations heureuses mais récupérées par le Culturel et l'Antiracisme, et sans tomber dans la nostalgie, comment nommer ce monde nouveau, ce cauchemar posthumaniste, ce totalitarisme light ? Peut-être est-il trop tard. Au moins ne serons-nous pas dupes d'une stratégie globale qui inscrit le monde dans une horizontalité toujours plus large et fade, dépourvue de relief, de hiérarchie, de verticalité, de goût, de mémoire. Autant d'arguments en faveur d'un désespoir qui soit un surcroît de lucidité. L'horizontalité est une chute sans fin, par perte, ou défaut, de sens ; sa mise en abyme : l'enfer de sa déperdition infinie. Quant à moi, je ne tombe pas de haut ; je ne reviens d'aucune illusion ; je ne suis pas chassé de hauteurs d'où je contemplais le monde dans une posture souveraine ; je ne suis pas une belle âme : l'idéalisme est un des attributs de l'horizontalité ; et vivre, c'est s'inscrire dans cette mise en abyme - et sans trop jouer sur les mots, s'abîmer. Je ne cherche pas à maintenir un système de valeurs décrétées obsolètes, parfois à juste titre [...]. La généalogie de l'horizontalité revient non seulement à prendre mesure, ou acte, des présupposés de la déconstruction de la métaphysique, de l'archéologie foucaldienne des systèmes d'oppression, de l'utilisation souvent déplacée, ou rhétorique, des machines désirantes deleuziennes, mais aussi à comprendre autrement, par exemple à partir de ma propre histoire, l'effondrement du vertical et les illusions, les brouillages, les falsifications du totalitarisme new look qui s'est mis en place sous le label démocratique. Je ne me résous pas à un phénomène de basculement historique, à une géométrie du renversement, à une logique de la résignation. Je veux tenter de dire qui je suis, et pourquoi je refuse le contemporain comme discours d'inversion générale, et non en tant que tel - ce qui serait aussi niais que de prétendre paradisiaque le monde d'où je viens. Extrait
Biographie de l'auteur : Né en 1953, Richard Millet est écrivain et membre du comité de lecture des éditions Gallimard. Son livre Le sentiment de la langue (Gallimard, 1994) a reçu le Prix de l'essai de l'Académie française.
Informations générales |
Désignation |
Arguments d'un désespoir contemporain · Occasion |
Caractéristiques du livre |
Type de produit |
Impression à la demande |
Date de parution |
15/04/2011 | |
Format |
Broché | |
Nombre de pages |
156 | |
Auteur(s) |
Richard Millet (Auteur) | |
Editeur |
Hermann | |
Langue |
français | |
Hauteur |
21 cm | |
Largeur |
14 cm | |
Epaisseur |
1 cm | |
Poids |
193 g | |
Garanties |
Garantie légale |
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